DIX HOMMES DEVOUES POUR LEUR PASSION ... LA MUSIQUE


SOMMAIRE

Louis VANHAESBROUCQ

Président de 1921 à 1945

Louis VANHAESBROUCQ est l'un des trois pionniers de la Philharmonie. C'est d'ailleurs à lui que s'adressa le Curé de Saint-Piat pour réclamer une musique lors des processions. En lui répondant qu'il ferait son possible, il n'imaginait pas qu'il en ferait beaucoup plus.

A 47 ans, il prend en 1920 le poste de Secrétaire-Adjoint. Dès 1921, il devient Président Actif suite au départ de A. DUPONT. Actif n'étant pas un vain mot tant son dévouement est grand.
Lors de sa présidence, il lui incombe de prendre des décisions importantes, de faire des choix judicieux pour assurer la continuité de l'harmonie. Il comprend très vite l'utilité des cours et des investissements en matériel.

Avec peu de moyens mais beaucoup de volonté et d'humilité, la Philharmonie se développe autour de trois idées majeures : Art, Dévouement et Fraternité, devise qui est toujours d'actualité.

Il mènera la Philharmonie de succès en succès mais la guerre freinera le développement de la Société. Son seul regret est de laisser une Philharmonie bien pauvre et désorganisée au sortir de la guerre.

Il décède en 1945 laissant à d'autres amis dévoués le soin de faire de la Philharmonie un orchestre reconnu et estimé où il fait bon se rencontrer en répétition.




Georges DALLE

Président de 1945 à 1954

Membre fondateur très dévoué et homme notoire sur le plan local et paroissial, Georges DALLE était reconnu autant comme grand choriste (soliste-basse) que comme musicien (saxophone baryton).

Il apporta, tant à la paroisse Saint-Piat qu'à la Philharmonie, son précieux concours lors de très nombreuses manifestations artistiques grâce à ses talents d'acteur et de chanteur.
Sous sa haute stature débonnaire d'homme de la terre, il eut le souci majeur de perpétuer, après la Seconde Guerre Mondiale, la continuité de la Société.
Se définissant comme un président de transition, il a permis à la Philharmonie de se reconstituer et de retrouver des jours meilleurs.

Sous sa présidence, la Philharmonie organise un festival mémorable pour son 30ème anniversaire.

Par son sérieux, il fera de la Philharmonie une association crédible sur Roncq.




Paul GILMANT

Président de 1954 à 1973

Issu d'une Commission Civile alors existante et comprenant, outre lui-même, Maurice BOUVAINE, Georges et Louis DELTOUR, Paul GILMANT assuma la présidence pendant près de 20 années.

Homme intègre, au contact humain facile, de grande expérience, aimant la musique et la Philharmonie au plus haut point, il a maintenu à un degré élevé les lettres de noblesse de la Société.

Ses relations personnelles et influentes lui permirent des démarches exceptionnelles. Son sens de l'organisation a permis de concrétiser de sensationnelles manifestations, dont les mémorables fêtes du Quarantenaire, ainsi que de nombreux voyages ou sorties extérieures.

Sous sa présidence, une clique appelée "La Batterie" avec 6 tambours et 6 clairons vit également le jour. Il n'en reste aujourd'hui que quelques fanions souvenirs.

Grâce aux crédits, qui entraient petit à petit dans les moeurs, la Société fit l'acquisition de ses premières timbales, au grand effarement du Président d'Honneur Joseph VERHAEGHE devant cette somptueuse dépense.

Détaché du rôle de musicien (il ne connaissait pas le solfège), il assistait néanmoins du fond de la salle à toutes les répétitions et en était le premier critique, repérant bien souvent les imperfections. De même, les cours de solfège et d'instruments recevaient souvent sa visite... encouragement et réconfort pour les valeureux professeurs du moment.

Sa forte personnalité et sa prestance inspiraientt le respect, mais il savait s'impliquer dans des tâches accessoires et on l'a souvent surpris en train de coller des partitions au cours des répétitions... il a même essayé de s'initier à la frappe de la grosse caisse de marche !

Son compère et complice de toujours fut l'actif secrétaire Jacques DENEUVILLE et l'on peut dire qu'au delà des coups de téléphone très nombreux, ils se rencontraient au moins 5 fois dans la semaine. Ils formaient à eux deux un duo de choix.

Il a toujours su maintenir les liens entre les générations et ne dédaignait pas non plus de jouer le Père NOEL en distribuant des coquilles aux jeunes et aux professeurs des cours de solfège.




Anicet GILMANT

Président de 1973 à 1990


Elève d'Henri DECOTTIGNIES, il entre au pupitre de clarinette avant de devenir membre de la Commission.

En 1970, il apportera une aide précieuse à son père malade, qui était alors Président Actif de la Société.
En 1973, à la mort de son père, il aura ainsi déjà la formation suffisante pour le remplacer.

Il sera un président organisé et prévoyant, les musiciens recevront toujours en temps utile le calendrier (bien détaillé) des manifestations.
Il était obéi et respecté par tous et laissera aux directeurs l'entière liberté pour la partie purement musicale.

Il fut courageux pour les décisions importantes et difficiles qu'il a été amené à prendre et estimé par la Municipalité, avec laquelle il organisa la venue de l'Orchestre National de Lille avec Jean-Claude CASADESUS et de la Grande Musique de la Garde Républicaine.

Il connaîtra des regrets par l'abandon de certains musiciens et de grandes joies par les concerts donnés en commun avec d'autres Sociétés comme l'Harmonie du Blanc-Four, la Lyre Halluinoise, l'Harmonie d'Halluin ou la Musique Municipale de Bousbecque.




Albert LEBRUN

Directeur de 1920 à 1961


Chef fondateur, il assurera la direction de la Société pendant plus de 40 années (de 1920 à 1961). Il avait une haute conscience de sa responsabilité et était très assidu aux répétitions et manifestations bien que n'habitant pas Roncq.
Sa direction était d'une grande sûreté et donnait confiance.
Il était surtout orienté vers la musique classique d'opéras et d'opérettes et était capable de diriger les morceaux les plus ardus sans partie directrice !Sous une apparente insouciance, il ne dévoilait jamais le fond de sa pensée et était d'une très grande discrétion sur lui-même alors qu'il avait vécu très jeune, en 1914/1918, la fameuse bataille de Verdun.

En toute circonstance, il faisait preuve d'une grande philosophie naturelle et, s'il se montrait parfois agacé, jamais il ne se mettait en colère.

Dans les passages difficiles des oeuvres qui n'allaient pas à sa convenance, il se grattait la tête et poursuivait avec un... "Ça va aller"... en reprenant le pupitre incriminé mais jamais le musicien (même si ce dernier était seul à tenir la partition !)

Un grand esprit familial l'animait et, bien souvent, la Philharmonie reçut le renfort de ses deux fils André (clarinette) et Michel (saxophone alto ou ténor) - deux musiciens de grande classe.

Il a transcrit ou arrangé quand il le fallait de nombreux morceaux et ce, grâce à sa grande connaissance de la musique et du piano... qu'il rejoignait à tout moment de la journée en quittant, s'il le fallait, son magasin de quincaillerie, délaissant parfois même les clients présents !

Titulaire des Palmes Académiques, très dur avec lui-même, ne portant jamais aucun jugement sur les autres, il dirigea la Philharmonie jusqu'à l'extrême limite de ses forces, bien que profondément rongé par la maladie.

Un très grand Chef......




André HERNAERT

Directeur de 1961 à 1975


Très jeune virtuose accordéoniste, André HERNAERT maîtrise également le piano, le cor et la trompette.

Il effectua son service militaire au 43ème R.I. de Lille dont il fut le sous-chef.
Il fit partie de nombreuses formations renommées qui animaient alors les bals dans les salles de la région, notamment au Colisée de Roubaix, et accompagna de nombreuses vedettes internationales de l'époque.

Ses grandes connaissances musicales l'ont porté tout naturellement à succéder à Albert LEBRUN et à prendre en main la destinée des jeunes des cours de solfège. En introduisant l'accompagnement des élèves au piano et en instituant les dictées musicales, il leur fit faire de rapides progrès dans ce domaine.

Il assura alors un virage à la Philharmonie en lui donnant un essor nouveau, en apportant au pupitre de la musique moderne et du jazz. Cette diversification du répertoire permit d'augmenter le nombre de concerts en salle, grâce également à des répétitions supplémentaires.




Bernard DEMEULIER

Directeur de 1975 à 1990


Bon trompettiste, Bernard DEMEULIER a courtisé le Conservatoire de Tourcoing et a formé, en son temps, l'orchestre GUY-BER avec son ami Guy DECEUNINCK.
Autodidacte dans la direction, il fut propulsé à la tête de la Société par des événements imprévisibles et à quelques semaines d'un concert public.
C'est également au pied levé qu'il fut amené à diriger la fanfare Jeanne d'Arc, dont le chef avait démissionné inopinément.

En prenant la direction de la Philharmonie, il réalisait un rêve d'enfant longtemps contenu. Il a très bien réussi en la matière, en travaillant ardemment ses partitions chez lui. De ce fait, et comme il se méfiait avant tout de lui-même, il faisait totalement confiance à ses musiciens.

Il fit des prouesses en osant mettre au pupitre certaines oeuvres malgré un effectif réduit (mais de qualité...) de musiciens.
Lors des grands concerts en commun avec l'Harmonie du Blanc-Four, la Lyre Halluinoise, l'Harmonie d'Halluin ou la Musique Municipale de Bousbecque, il fit preuve d'une grande maîtrise. Linsellois d'origine, il aurait aimé diriger un concert avec la Musique de cette ville...

En fonction du budget attribué pour l'achat de partitions, il a contribué judicieusement au bon renouvellement de celles-ci.

Méticuleux et prévoyant, ses morceaux de concerts et d'auditions faisaient l'objet d'une attention particulière, toujours en temps utile et opportun. Il n'hésitait pas non plus à demander à ses musiciens leur préférence.

Il fut un partenaire précieux en Commission et n'hésitait jamais à payer de sa personne pour d'autres tâches que celle de directeur, comme par exemple la préparation des banquets.

Très respectueux de la hiérarchie, ses relations avec le Président Actif furent sans nuage, chacun dans son domaine était respecté.




Henri DECOTTIGNIES

Professeur de Solfège
Sous-Directeur de 1926 à 1961


Membre fondateur de la Philharmonie, Henri DECOTTIGNIES a toujours tenu, du début à la fin de sa carrière, une place prépondérante dans la Société, tant comme membre de la Commission que comme Professeur de Solfège ou comme Sous-Directeur.

D'un dévouement inlassable à la cause musicale, il forma un très grand nombre d'élèves (la "Pépinière" comme disait le Président Louis VANHAESBROUCQ) auxquels il inculquait, avec une patience légendaire, non seulement le solfège mais également la théorie musicale dont il détenait les moindres secrets. Comme Sous-Chef, il dirigeait rarement, préférant de loin se placer, lors des répétitions, à côté de ses élèves pour les aider et les conseiller.

Son instrument de prédilection était la clarinette et il était titulaire des Palmes Académiques.

Ses moments de loisirs étaient toujours orientés vers la musique et nombreuses furent ses compositions, principalement : "La Marche Syncopée" (les syncopes étaient sa marotte), "La Marche des Médaillés", "La Marche des Allumoirs", "Nadette", ...

Les anciens de la Philharmonie encore présents aujourd'hui et qui furent de ses élèves lui doivent beaucoup et son prestigieux exemple a permis de transmettre jusqu'à ce jour le flambeau de la Société qu'il a toujours placé au dessus de tout.

Un sociétaire dévoué, persévérant, infatigable et disponible.




Jacques DENEUVILLE

Professeur de Solfège et d'Instruments
Secrétaire-Trésorier de 1949 à 1995


Entré en 1946 au sein de la Philharmonie, Jacques DENEUVILLE faisait partie du pupitre des clarinettes.

Très jeune, il fut un actif sociétaire puisqu'il prit des responsabilités telles que le poste de Secrétaire-Trésorier pendant plus de 40 années. Il assura également durant de très nombreuses années les cours de solfège et d'instruments (clarinette, flûte et saxophone).

Il était titulaire des médailles de la Fédération Musicale du Nord-Pas-de-Calais pour 20, 30 et 40 années de dévouement à l'art musical.
En 1960, il reçut pour ses multiples services la médaille du dévouement et s'est vu attribuer la Médaille de la ville de Roncq en 1968.

De la préparation de la salle de répétition, des partitions musicales au rangement du matériel, disons plutôt qu'est-ce qu'il ne faisait pas pour la Société ? La Philharmonie était pour lui sa deuxième famille.

Il était un homme simple, dévoué, discret, toujours disponible et de bonne humeur, soucieux avant tout d'assurer la pérennité de la Société dans un climat d'amitié.

En 1980, une fois de plus, il avait participé activement au 60ème anniversaire de la Philharmonie.

Malgré la maladie, il a été présent jusqu'au bout aux répétitions et concerts de la Société. Il faisait même partie de l'équipe de préparation de ce 75ème anniversaire.




André TIBERGHIEN

Professeur d'Instruments
Fondateur et Animateur de "La Batterie"


André TIBERGHIEN est arrivé à la Philharmonie en 1946.
Convaincu de l'utilité des cours dispensés par l'harmonie, il se lance activement dans l'enseignement de la musique.
Professeur de Cuivres, il formera de nombreux musiciens, dont deux très talentueux qui sont un peu sa fierté (Gérard DHALLUIN et Stéphane DENEVE).

Aux côtés d'Alphonse SEYNAEVE, il animera "La Batterie", la clique qui devançait la Philharmonie lors des défilés.

Homme de l'ombre, discret, travailleur et mélomane averti, il a oeuvré pour le renouvellement de l'orchestre en accompagnant de nombreux jeunes au pupitre.
Il nous confiait, non sans une certaine émotion :

"Un jour où je travaillais, un de mes élèves m'a téléphoné au bureau et a joué à la trompette l'étude de la semaine de façon impeccable pour me faire plaisir."

Sans doute était-ce là sa récompense.

En répétition, il est l'image du travail bien fait et du respect des décisions du Directeur.

Son morceau préféré : "La Symphonie Inachevée" de Schubert.